Depuis quelques jours, vous avez pu voir sur les réseaux sociaux ou sur les affiches de festivals fleurir des X blancs sur un fond noir. Ce n'est pas la pochette du premier album de The XX (quoique...) mais bien une marque de des intermittents. (Pour mieux comprendre le problème lire cet article du Monde)
Les principaux syndicats d'intermittents dénoncent un accord signé le 22 mars entre syndicats et patronat sur une nouvelle convention de l'assurance-chômage. Avec un gouvernement qui se félicite d'avoir pu "sauver ce statut" (une partie du MEDEF voulait supprimer le statut), on veut rendre encore plus difficile l'obtention du statut d'intermitent, augmenter leur cotisation sociale, . Il faut savoir que la culture rapporte près de 180 fois ce qu'on y investit.
Les festivals, qui embauchent pour certains des centaines d'intermittents sont menacés par cette possible grève. Mais pas que le festival, c'est toute l'économie locale qui est menacée par ce projet d'accord. Si un festival est annulé, ça impacte le festival lui-même mais aussi TOUTE l'économie locale. A Carhaix, ville qui accueille les mythiques Vieilles Charrues, la population est multiplée par 25 (de 8 000 à 200 000) en quatre jours. Une hausse énorme, qui fait plus qu'aider le commerce local. Pensez qu'un bar, une épicerie, un hôtel ou un restaurant peut ainsi durant une semaine engager du personnel, faire travailler des jeunes et ne pas fermer. Parce que oui les commerces locaux peuvent survivre grâce aux festivals et permettre de continuer à travailler à l'année grâce au festival.
Mais outre cette contribution économique, un festival ou un concert est aussi le moyen de rendre les gens heureux. Vous n'êtes pas heureux, vous de pouvoir voir chaque année dans les festivals de votre coin, les groupes du moment à des tarifs souvent très abordables ? Pouvoir partager de la musique avec vos proches ? Votre famille, vos amis... Tu peux même rencontrer l'amour de ta vie dans un festival. Le droit au bonheur n'est-il pas inscrit dans la Constitution Américaine de 1776 ? Apparemment le MEDEF et le Ministère du Travail ne connait pas ce droit.
Je soutiens ces intermittents sans qui la magie d'un festival ou d'un concert n'aurait pas lieu. Ils sont là avant, pendant et après, parfois dans des conditions de travail difficiles devant enchainer des journées très longues. Et je vous invite à faire comme moi, mettre cette image ce X, sur votre profil facebook pour les soutenir dans leur (juste) colère. Il faut arrêter de se voiler la face et savoir que c'est grâce au travail de ces "petites mains" que les festivals sont possibles. Festivals qui rendent nos vies un peu moins morne et tristes durant un week-end !