Retracer la carrière de Claude François, voilà l'idée qu'à eu Antoine de Caunes il y a de ça une dizaine d'années. Ses deux héritiers Claude Jr et Marc étaient d'accord en tout point puis il y a eu Podium qui a repoussé le tournage. Enfin en 2010 le projet prend forme avec Florent Emilio Siri lorsque les producteurs de LGM Distributions lui proposent le projet qu'il s'empresse d'accepter en regardant beaucoup d'images d'archives et de témoignages de proches.
Cloclo retrace la vie de Claude François de son enfance en Egypte à sa mort tragique. On retrouve dans cette histoire des aspects méconnus du chanteur comme sa jeunesse à Ismaïla suivi de l'expulsion de sa famille lors de la nationalisation du canal de Suez ou les Français et Anglais sont de retour en Europe suite à cet événement qui va suivre une période difficile où l'on voit le protagoniste arrivé à Monaco se nourrir de pain-vinaigrette avant d'être engagé comme batteur dans l'orchestre de Monte-Carlo. Il fera ses premières scènes à la batterie et ceci lui vaudra le silence de son père refusant de lui parler tant qu'il était un "saltimbanque" et pas banquier. On y retrouve aussi les différents échecs qu'il a du essuyer comme le Naboot Twist, véritable bide commercial. A force d'acharnement il trouve sa place au soleil près des Hallyday ou Bécaud stars de l'époque. Pour toujours être au top on le voit en avance sur son époque en ayant le nez fin pour le disco par exemple ou bien bidouiller un faux malaise pour relancer sa carrière. On retrouve aussi un homme d'affaires complet qui monte sa boite de productions, lance son parfum, des magazines pour ados (Podium) ou de charmes)
Dans la veine des biopics musicaux français qui l'ont précédés Cloclo montre une image loin d'être hagiographique de l'artiste, on y voit ses doutes, son comportement avec les femmes, ses peurs, son perfectionnisme maladif, ses angoisses et même ses débuts difficiles. Non Claude François n'a pas directement été une star, il est devenu Claude François le travailleur acharné et visionnaire que l'on connait. Jérémie Rénier incarne son premier rôle d'importance au cinéma et y est assez brillant, il faut l'avouer. Malgré quelques passages manquant de rythmes Florent Emilio Siri signe ici un bijou de réalisation avec des plans séquences à faire pleurer les américains et un film fichetrement réaliste entrecoupés d'images d'archives de l'ORTF. Pour ceux qui auraient vu Podium, certaines scènes vous seront familières. L'interprètation de Jérémie Rénier est certes excellente mais ça ne vaut pas un Poelvoorde dans Podium parce que Bernard Frédéric lui il a du devenir Claude François alors que Claude François est né Claude François alors c'est plus facile.