Ouverture de cette seconde journée de Art Rock avec le trompettiste libanais Ibrahim Maalouf. Résolument rock le jazzman arrive sur scène détendu du gland avec sweat à capuches sur scène entouré de musiciens en costume. Gros smile dès le début, il arrive à chasser le soleil grâce à son incroyable talent. L'artiste mélange jazz, rock et world dans un show survolté ou la montée sonique de Beyrouth nous mettra finalement à genoux. Il fini son concert sur une vanne "Si vous achetez tous mon album j'en aurai jamais vendu autant". Sacrée belle ouverture en tout cas !
Moriarty attaque fort par My name is Lilly, le sextet franco-américain arrive sur scène proches les uns des autres avec au centre la chanteuse Rosemary. Aux deux titres en acoustique succède une folk beaucoup plus enlevés aux accents country par moment où le guitariste principal en profite pour en faire des caisses à chaque solo... Enfin des caisses, des pallettes plutôt puisque chaque solo se transforme en une danse du bassin qui se rapproche plus du petit bonhomme en mousse que d'une danse orientale. J'avais pas mal d'appriori sur ce groupe que je pensais mou sur scène... Finalement ça passe plutôt pas mal à cette heure-là. Le show se termine doucement sur une reprise de Enjoy the Silence de Depeche Mode.
Changement radical de style et de public ensuite avec Orelsan. Il envoie du gros son l'animal ! J'étais très curieux de le voir et il attaque sévère en entrant sur scène dans une robe de burre pour le titre Raelsan. Entouré de quatres musiciens de deux MC, ça envoie direct et ça jumpe dans tous les sens. Les anciens apprécieront cette jeunesse qui s'éclate ! Orelsan enchaine pas mal de titres de son dernier opus Le Chant des Sirènes sacré Album de l'année en catégorie musique urbaine aux Victoires de la Musique. Le MC Normand fait quelques vannes entre les titres dont la magnifique "Si y'a dla chatte ce soir à Saint Brieuc faites MIAOUUU les filles !" Quelques mises en scène avec sur 1990 des changements d'habits assez radicaux et tous les musiciens affublés d'un masque de lapin pour trois morceaux. Définitivement la preuve qu'Orelsan ne se prend pas au sérieux. Chorale génate sur La Terre est Ronde. Fin du set avec Suicide Social qui claque quand même et des basses qui te vrombissent de partout. Mention bien pour Orelsan ce soir ! Pas de Saint Valentin dis donc... Ca aurait pu être marrant de voir la ménagère de 50 ans fan de Dutronc junior être outré par les propos de celui qui a déjà dit "chatte" et "enculé" par plusieurs fois durant son live.
Arrivé de la tête d'affiche de la soirée à 23h. Il s'agit de Thomas Dutronc. L'artiste vient défendre son second opus Silence on tourne, on tourne en rond sur la place Poulain-Corbion dont le public vous vous doutez a bien changé. Les anciens sont devant et les djeunes derrière maintenant. Pas moins de six musiciens entourent Dutronc sur scène dont deux guitaristes. Malgré un début poussif la sauce prend lors d'un de ces titres phares J'aime plus Paris ou Dutronc se déride. C'est parti pour une heure et quart de set ou Thomas Dutronc, le gendre idéal avec son costard, enchaine ses tubes manouche pop avec une classe déconcertante ainsi que des morceaux instrumentaux d'une maestria incroyable. Ponctué bien sûr d'un humour cabotin (et d'un costume à paillettes) ou l'on reconnait bien son père "Bon là c'est une chanson pour les filles, les mecs allez boire un coup au bar". Le tout fini en feu gipsy disco (si, si c'est possible). Quelle classe ce Thomas !
La soirée se clôture avec les nouvelles stars de l'électro C2C et ses quatres virtuoses des platines. Très gros son de la part du quatuor qui enchainent les démonstrations techniques et les passages moins nécessaires de techno à la Birdy Nam Nam. Après un Arcades et un Down the Road très bien éxécutés il va falloir regagner nos foyers. Pour la fin du set, ce sera à Carhaix pour moi.
Chacun des groupes ce soir a fait un concert quasi parfait. Mention spéciale à Ibrahim Maalouf qui a dynamité la scène dès le début !