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Rockfanch

[INTERVIEW] OCTARINE - Avril 2023

Publié le 23 Avril 2023 par rockfanch in Interviews

[INTERVIEW] OCTARINE - Avril 2023

Comment est né Octarine ?
* Fabien (guitare) : Le nom "Octarine" vient des Annales du Disque-Monde, il s'agit de la huitième couleur associée à la magie, "une sorte de jaune-pourpre verdâtre fluorescent" que seuls les magiciens et les chats  peuvent percevoir. Au départ il y avait Diogen avec Tijean à la basse, Dedzu au chant et guitare rythmique et Shoo à la batterie pour la formation. Puis je suis arrivé, recruté par El Dedzu, notre leader ! Cela fait maintenant pas loin de dix ans que nous jouons ensemble, avec deux EP à notre actif et désormais ce troisième baptisé Hourvari
* El Dedzu (chant et guitare) : Le nom "Octarine" vient d'un roman de Terry Pratchett de 1983, c'est pour lui la huitième couleur du spectre solaire, "une sorte de jaune-pourpre verdâtre fluorescent" que seuls les magiciens peuvent percevoir. Nous sommes tous amateurs de lectures diverses et variées ; Shoo et Fab sont fans de l'univers de Terry Pratchett. Après deux ans de quête d'un nom qui ne faisait pas l'unanimité, Shoo nous l'a proposé et hop.


Avez-vous hésité avant de choisir ce nom ?
* El Dedzu :  Bien sûr, forcément, un nom ça te "représente" et te "personnifie"... c'est dur de porter un nom, d'autant plus si tu n'es pas convaincu. On avait beaucoup mieux ! Que penses-tu de ce nom, toi ?
* Fabien : Pour moi c'est le nom de groupe parfait pour ce projet !


Comment définir Octarine en trois mots ?
* El Dedzu : Rock, aventureux et métissage.

Quelles sont vos influences ?
* El Dedzu : Avec une base rock (et musiques amplifiées qui vont aussi du métal au hardcore) qui nous (ré)unit, nous écoutons surtout d'autres musiques. Shoo (batteur) écoute désormais surtout de l'électro, Tijean (bassiste) de la musique du monde ou française, avec un goût prononcé pour le cadencé de Kassav', Fabien (guitare) et Dedzu (chant, guitare) beaucoup de musiques du monde, folk, soul... Tout ça mélangé nous offre moults horizons, sans frontières particulières... L’important c’est que ça nous plaise !

Pour votre troisième Ep, vous avez choisi de le baptiser Hourvari pourquoi ce choix ?
* El Dedzu : Hourvari est un vieux mot littéraire à multiples sens, dont ceux de désigner le Vacarme, le Tapage, l'Agitation confuse ou encore un Contretemps. Il est également employé en météorologie (violente bourrasque, vent d’orage ou tempête) ou pour la chasse (ruse pour tromper les chiens). On a traversé quelques tempêtes ces deux dernières années, autant personnelles que collectives... et ce mot puissant nous est apparu comme une évidence. D'autant plus qu'on est bien "colère" sur ce nouvel EP !

On peut dire que Octarine c'est du rock, mais pas que... Un côté rock fusion qui ne se donne aucune limite ?
* El Dedzu : Effectivement, on aime la musique au sens large, les musiques de tous bords, tant que c'est sincère et que ça nous touche... Shoo écoute beaucoup d'électro, Tij adore Kassav, Dedzu raffole de toutes les musiques du monde qu'il ramène de ses voyages, Fab aime les riffs qui tâchent, et on se retrouve autour des musiques chiadées et/ou "bourrines". Ce qu'on peut assimiler à de la fusion est l'espèce de mélange qu'on aime bien apporter et créer : ça peut aller de rythmes en cinq, sept ou quinze temps ou autre (bien pratiqué dans le math rock, on pense à des groupes toulousains qu'on aime bien aussi comme Edredon Sensible), à des riffs ciselés et puissants… Apparemment on est trop rock pour les metalleux et trop metal pour les rockeurs !
En tout cas, on est très exigeant sur les riffs et les morceaux, ce qui fait qu'on sort peu de morceaux.

[INTERVIEW] OCTARINE - Avril 2023

Vous dites que vous êtes exigeants sur les riffs et les morceaux, qu’est-ce que cela signifie ? Ça veut dire qu’un titre doit plaire à l’intégralité du groupe pour ne pas que vous lassiez de le jouer ? 
* El Dedzu : Effectivement, on a écrit peu de morceaux, parce qu'on pousse les morceaux très loin, on les triture, les retourne, on essaie de voir loin... si on sent qu'un riff est un peu pauvret, ou qu'il va être lassant rapidement, on ne s'entête pas dessus. L'avantage de faire de la musique depuis de longues années ensemble, depuis longtemps en plus, ça permet d'avoir un certain recul. D'autant plus que l'histoire de la musique est truffée de groupes qui en ont marre de jouer leurs chansons, encore plus quand ça devient un tube.
Et parfois, quand on joue quelques notes à peine, ça rappelle une chanson à Dedzu... Par exemple, la couleur de la première note de A Hard Day's Night des Beatles tellement iconique... Hop on passe à autre chose…

Vos chansons sont donc poussées à l'extrême afin que vous voyiez ce que ça donne à l'usure, c'est  bien ça ? Combien de temps dure ce processus ?
* El Dedzu : Disons qu'avant de valider un morceau, on y passe en général énormément de temps, à essayer des riffs, des constructions... Comme un casse-tête parfois ! Pour ne pas s'en lasser rapidement d'une part, et d'autre part parce qu'on a envie de dire des choses différentes, dans notre melting rock à riff metal. 
On a un peu l'urgence simple du punk par exemple. Le processus peut être plus ou moins long, mais ça peut aller jusqu'à quelques mois.

Je suppose que du coup, le casse-tête a été terrible pour choisir les titres présents dans ce Hourvari ?
* El Dedzu : Pas vraiment. On a quelques morceaux de côté, plein d'idées aussi. Mais on s'est rapidement concentré sur ces morceaux-là. On était bien en colère, quand on voit ce qu'on vit depuis quelque temps, de manière exponentielle. Ajouté à quelques soucis personnels… Le bon cocktail cathartique !

Vous n'avez pas dû faire de choix au final, les morceaux d'Hourvari ont été travaillés pour l'EP... Vous n'avez pas dû trancher entre plusieurs titres à la fin ?
* El Dedzu : Une fois qu'on avait identifié les morceaux sur lesquels on voulait travailler, on s'est concentré dessus. On a peu de "déchets" ou de chutes en général, ou d'autres morceaux, même si on en a quelques-uns. Mais là c'était évident pour nous.

Y a t’il une continuité ou une rupture entre vos deux EP Doxa et Hourvari ?
* Fabien : On pourrait presque dire que c'est une rupture dans la continuité ! Dans le sens où Dedzu avait envie de quelque chose de plus violent, pouvoir faire sortir la colère des dernières années et des moments personnels pas agréables traversés.

Comment sont écrits les textes d’Octarine, quels en sont les sujets principaux ? 
* Fabien : C'est Dedzu qui écrit les textes qu'il chante. Ils parlent de la vie en général, de la comédie humaine, mais aussi beaucoup de choses politiques, la bêtise (des gouvernants, des gens..), de l'absurdité de décisions foireuses... Bref, y’a de la matière. Et même en voulant écrire sur d'autres sujets, ça revenait en toile de fond... Il fallait bien faire ressortir et exorciser tout ça ! Il y passe pas mal de temps, à soupeser les mots, les idées, agencer les sonorités. Travail de longue haleine, mais c'est son petit plaisir !

[INTERVIEW] OCTARINE - Avril 2023

Comment avez-vous créé l’artwork de votre EP ? Que signifie-t-il ? 
* Fabien : En vrai c'est une pochette que j'avais déjà en tête ! Je l'avais déjà créée en écoutant la musique du groupe, ça m'avait inspiré cette fusion de deux photos que j'avais prises en vacances. Je ne sais absolument pas pourquoi mais je trouve que ça colle est bien avec l'esprit légèrement colère de l'EP.

C’est David Castel qui est aux manettes de cet album ? Pourquoi ce choix ? 
* El Dedzu : Ah Vidda, David "Vidda" Castel... Un personnage de la scène locale, depuis ses débuts fracassants avec Psykup, Manimal, et d'autres. C'est un vieux compagnon de route de notre travail avec Octarine, et avec d'autres de nos groupes aussi. Sans parler de la scène toulousaine qui travaille énormément avec lui. Dès notre premier EP en 2014, il était déjà au mastering, à travailler à partir de notre mix. Et puis sur le second EP "Doxa", on avait enregistré les batteries avec Marc (le gratteux de Muff Diver et batteur de Chauve, actuellement) dans son studio du Butchers' Box, et on avait confié le mix et mastering à Vidda. Pour le troisième, et donc dernier EP, il nous semblait évident de continuer avec lui, en toute confiance. Il est reconnu pour son très bon travail, puissant, efficace, avec un bon gros son qui nettoie les esgourdes !


Un scoop pour Rockfanch ?
* El Dedzu : Eh bien, après plus de dix ans avec ce groupe là, Octarine est mort, longue vie à Octarine ! Dedzu a décidé de quitter le groupe, avec d'autres envies, de vie. Il joue et chante d'ailleurs dans d'autres groupes (Spleenarium et Westwego). Fab est aussi guitariste chez Spleenarium mais en a profité pour partir aussi vers d'autres horizons. Mais Tijean et Shoo lancent la section rythmique avec un autre projet musical, a priori instrumental et bien chiadé. En espérant les découvrir sur scène aussi !

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