Pourquoi cet album s'appelle II ?
* Gabbie (chant et guitare) : Factuellement, il n'a pas de nom. C'est juste que le premier s'appelait I et celui-ci s'appelle II.
* Marine (basse) : L'album ne s'appelle pas en fait...
* Gabbie : C'est juste son nom "légal" d'album. Il faut l'appeler d'une certaine manière pour le déclarer. Et vu que c'est le second. On l'a appelé II.
Comment avez-vous choisi les cinq titres qui composent cet EP ?
* Gabbie : Ça a été assez naturel. On savait en composant quels titres seraient sur l'EP et quels titres n'y seraient pas. Avec notre passage en trio, on a beaucoup composé et rapidement certains morceaux ont pu se détacher et ont fini dans l'EP
Ce sont des titres composés pour l'EP ?
* Gabbie : Non, non. Il y en a un que l'on avait commencé à composer avec Chris (ndlr : ancienne guitariste du groupe).
* Marine : C'est la signature du trio ces cinq titres-là. Les titres n'ont pas été composés pour l'EP, à part Witches. Ils ont été composés lorsqu’on est passées en trio et qu'on a recommencé a écrire.
* Gabbie : Quand il a fallu choisir les titres que l'on allait mettre ou pas dans l'EP, ça a été naturel. On ne s'est pas posé trop de questions.
Où l'EP a-t-il été enregistré ?
* Gabbie : On a enregistré au studio Swampland avec Lo Spider. On voulait faire un enregistrement en analogique, sur bandes. Pour avoir une une ambiance plus live et brute sur l’ep. On aime le studio, c'est sûr. Mais le live c'est autre chose. C'est là-bas que le « truc » se passe entre nous. On a voulu garder cet esprit-là en faisant un EP proche des lives que l'on fait. On a tout enregistré en live sauf les voix et certaines prises guitares. On était à trois dans la pièce pour avoir l'énergie dans la gueule.
Les compositions ça vient de qui ?
* Gabbie : De nous trois. Chacune peut amener un riff ou un bout de texte. On travaille en équipe et on compose tout en répétitions.
De quoi parlent vos textes ?
* Gabbie : D’émotions intenses. Qu’elles soient positives ou négatives d'ailleurs. On parle d'émancipation, de sororité, du lâcher prise.
Y a t-il de l'engagement dans les textes ?
* Gabbie : Oui il y a une volonté de se libérer. Que ce soit dans la tête ou le corps. Même par rapport à soi-même, au regard des autres, et des codes.
Au niveau des groupes qui auraient pu vous influencer il y aurait qui ? Ça a changé par rapport à notre première interview ?
* Gabbie : Aux débuts de MADAM, on avait du mal à le verbaliser, vu qu'on écoutait toutes des choses très différentes. Mais depuis on est arrivées à prendre du recul sur ce qu'on fait et à voir ce vers quoi on se rapproche naturellement. Avec des influs des White Stripes pour le côté brut et garage mais aussi de Franz Ferdinand pour les tournes de batteries dance. On aime le côté "morceau avec des refrains qui restent dans la tête"...
Un côté pop avec le refrain entêtant ?
* Gabbie : Je ne sais pas... Mais c'est possible oui !
Pourriez-vous nous décrire les cinq titres de l'EP ?
* Gabbie : L'EP s'ouvre avec Witches et son refrain “Witches are back in town”. Ça résume parfaitement ce morceau-là. Cette envie de revenir plus fort avec l'intention de casser des gueules on va dire. Avec ce truc en fond de sororité, de force à plusieurs. Rodeo, c’est l’envie d’écrire les règles de notre propre jeu. C'est nous qui décidons. Mad c'est un texte sur un pétage de câbles pas très positif. On a voulu contrebalancer le sujet avec un clip plus en lâcher prise « sympa », dansé et souriant. Pour trouver un équilibre entre les deux. Fire, c'est la rébellion. Et Bye Bye Palace, c'est une critique du capitalisme. Ça parle de ce besoin compulsif d'acheter et d'accumuler pleins de choses dont on n’a pas forcément besoin.
Cet EP va être distribué par le label du groupe reggae Danakil, c'est curieux comme choix ?
* Gabbie : Non, puisque le label vient d'ouvrir son catalogue à pleins d'autres styles récemment. Ça a été signé pour la distribution numérique.
Comme évoqué plus tôt dans l'interview, vous êtes passées de quatre musiciennes au sein de MADAM à trois. Comment s'est passé ce changement ?
* Gabbie : A l’époque j’étais surtout chanteuse, je faisais un peu de guitare (mal) mais c’était pour m’amuser. C'est Chris qui assurait la guitare principale.
Quand elle est partie, on s’est demandé si on reprenait quelqu’un. C'était un peu compliqué parce qu'on ne connaissait personne, et on avait pas envie de repartir de zero avec quelqu’un. Trouver un nouveau membre, voir comment ca se passe humainement, aussi pour les dispos, les concert. C’est le genre de choses il te faut plusieurs mois pour t’en rendre compte. Alors j'ai demandé à Anaïs et Marine de me faire confiance, j’ai décidé d’apprendre la guitare, en quelques mois avant la reprise des concerts. L'avantage c'est que les textes sortaient de manière mécanique, j’avais juste à me concentrer sur le jeu de guitare. La moitié du travail était déjà réalisé.
Vous avez dû réarranger des anciens morceaux ?
* Gabbie : Carrément ! Pour que ça marche en trio. Mais on a surtout composé. Maintenant que je suis 100% a la guitare c’est le pied de pouvoir jouer ce que j’ai en tête sans avoir a le verbaliser pour me faire comprendre, je me sens moins dépendante. Ça rend tout plus fluide.
Comment vous avez intégré les nouveaux titres aux anciens dans la setlist ?
* Gabbie : : Ça s’est fait tout seul. On a profité du passage à trois pour virer tout ce qui marchait moins bien. On a remplacé les anciens titres par de nouveaux. On a pas mal re réfléchit le live, la setlist. Depuis juin 2021, c’est un peu un nouveau départ de MADAM. Même au niveau de l'énergie sur scène, ça n’a plus rien a voir. Avant j’étais beaucoup devant, maintenant on a toutes trouvé notre place en étant passées à trois.
La release party de votre EP, ce fera dans un Skatepark. Pourquoi ce choix ?
* Gabbie : Parce que c'est super cool de faire une release dans un skatepark ! On avait fait notre première release à la Cave à Rock, une salle qu'on adore, mais on voulait un lieu plus grand. J'étais à la release party de Loup Malevil au Skatepark Le Petit. J'avais adoré l'endroit. Je me suis dit que si ça les chauffait on irait faire ça là-bas. Parce qu'une release party dans un skatepark c'est quand même trop cool !
C'est une release qui va durer toute la journée...
* Gabbie : Ce sera un double événement avec une marque de skate tenue par des meufs qui s'appelle Clumsy. Ce sera axé sur les skateuses / les musiciennes. Tout l'après-midi il y aura compet de skate et le soir des concert avec Trholz, nous, et Audrey Lys qui fera un DJ set vinyl pour clôturer la journée.
Comment vous avez sélectionné Trholz pour cet événement ?
* Gabbie : : Les membres du groupes skatent là-bas ! Ça fait un moment que Clumsy voulait nous caler ensemble sur un événement. Ça a été logique de faire les deux groupes ensemble!
Est-ce que vous avez un scoop pour moi ?
* Gabbie : On travaille déjà sur l’album !