Le premier album s'appelle The Twin Souls, le second II. Vous avez baptisé cet opus dans la continuité de son prédécesseur ?
* Guilhem (chant, guitare, batterie) : Cet EP s'appelle aussi The Twin Souls. Sauf que vu qu'il fallait le différencier du premier, on a ajouté un II. C’est la continuité du premier, c’est pour ça que l’on a pas vraiment donné de titre à cet EP.
* Martin (chant, guitare, batterie) : Le premier EP on l'a vu comme une carte de visite. Le second est comme le premier, c'est aussi une carte de visite, mais avec quelque chose de nouveau.
Comment est venue l'idée de l'artwork de la pochette de l'album ?
* Martin : C'est une idée qu'a eu Gab il y a deux ans. Elle avait fait un montage pour déconner avec nos deux têtes multipliées. Je l'avais mis de côté sur mon portable parce que je trouvais ça mortel et qu'il y avait un truc qui faisait pochette. Arrivé au moment où il fallait travailler sur le visuel de ce second EP, j’ai revu cette image et je me suis dit que ce serait mortel que ce soit la pochette. On l’a repensé, retravaillé et ça donne ce résultat qui nous présente bien puisqu’on est souvent vu comme un hydre à deux têtes. On nous demande parfois après les concerts si on est que deux sur scène, s’il n’y a pas de samples pour dynamiser notre musique. C’est une bonne représentation de notre musique, cette manière de se multiplier.
Si l'on compare au premier EP, vous tentez beaucoup plus de choses sur II. Notamment sur From the Left to the Right où ça sonne très Motown...
* Martin : Sur ce titre, il y a des airs un peu soul ou rhythm'n'blues. Si on devait se comparer à quelqu'un de cette époque-là ce serait Sly & the Family Stone. Quelque chose de pop mais qui a un background assez groovy.
Vous pourriez tenter d'autres titres du genre ?
* Martin : Il y en a d'autres dans notre répertoire. On s'appelle The Twin Souls et il y a tout de même ce côté soul dans notre musique. C'est une musique qui nous plait beaucoup. On ne compose pas de la soul, mais on aime quand c'est un peu chaloupé comme dans les années 70. En plus rien que le titre From the Left to the Right, ça amène à danser.
Cet EP est un mélange de numérique et d'analogique mais aussi une navigation musicale continue entre les 60's-70s et le rock actuel. Vous mélangez les sons et les époques ?
* Martin : C'est une musique qu'on trouve intemporelle, celle qu'on aime. On la trouve inépuisable. L'analogique ça amène un petit côté danger. Tu dois faire une excellente prise directe, tu n’as pas le droit à une seconde chance. On ajoute des éléments de numérique ponctuellement parce que ça reste intéressant pour le mix. Mais l’analogique ça sonne chaud, c’est organique ! On veut donner l’impression qu’on joue dans ta chambre quand tu écoutes l’album.
On va parler de vos textes, est-ce que les sujets d'écriture ont pu évoluer en deux années de constitution du groupe ?
* Martin : Ça reste toujours le même principe. On raconte ce qu'on vit. On veut être dans la vérité, on ne veut pas raconter des choses que l'on ne vit pas. On ne se sent pas légitime de le faire, si on ne le ressent pas. On raconte des histoires qui sont vécues. Ch Ch Chewa, c'est un délire. Un mot qui résonne en nous et qu'on a voulu exprimer à travers ce titre. Tenderly, c'est une lettre d'amour, d'excuse quand tu vas trop loin avec ta ou ton chéri(e). C'est quand tu es au pied de la falaise et que tu n'as pas d’autres échappatoires que cette lettre. From the Left to the Right, c'est aussi un délire. On laisse son cerveau de côté et on s’éclate ! Hey Hey, ça va être un morceau que tu pourrais raconter à ton petit frère ou quelqu'un que tu aimerais chaperonner et dont tu veux qu'il aille plus loin. Keep Keep parle de la route, des concerts. Il prend tout son sens dans la période actuelle parce qu'on a tous envie de repartir sur la route, retrouver les concerts. On raconte vraiment nos expériences aussi humbles soient-elles. Et on espère toucher les gens comme ça.
En parlant d'expérience vous en avez vécu une nouvelle récemment, puisque cet EP a été masterisé outre-Atlantique chez Third Man Records par Bill Skibbe... Mais avant d'aller plus loin, c'est quoi le mastering ?
* Martin : Le mastering, c'est la dernière couche que tu mets à ton mix numérique. Avant le numérique, c'était la dernière étape du vinyle. C'était une étape physique puisqu'elle consistait à mettre des bandes sur des vinyles. A l’air du numérique, aujourd'hui, c'est une nouvelle étape. Quelque chose à voir de manière très artistique, c'est pas simplement avoir un niveau de cheval pour tuer tout le monde sur Youtube. C'est la dernière couche qui permet à ton mix d'être optimal. De faire que les aigus vont prendre leur place à l'instar des graves. Que ton mix éclate.
* Guilhem : Le mix ne réinventera pas ce que tu as fait précédemment, mais ça flattera les choses qui ont été bien faites... Et forcément celles que tu as mal faites aussi ! Donc si tu as beaucoup trop de basses et tu coupes les basses au mastering, tu n'auras plus de basses du tout. Il faut savoir gérer ça, c’est un complément du travail réalisé en studio. Le mastering a été fait en one shot. Quand on a récupéré les titres, on l'a écouté et on s'est dit "On sait pas quoi dire, c'est super."
* Martin : C'était assez fascinant en vrai, c'était notre premier vrai mastering où on voyait ça d'une manière artistique. Le faire chez Third Man Records, c'était une évidence. Quand tu fais appel au mec qui a fait le mastering de Jack White, des Kills, des Raconteurs ou des Black Keys… C’est des sons qu’on adore et on ne prenait pas trop de risques sur le fait que la patte allait nous plaire. Ce qui était rigolo, c'est qu'il nous a fait ça hyper rapidement. C'était un soir, on a eu un mail nous disant que tout était dans la Dropbox. Guilhem me dit "ça me stresse, c'est trop rapide. Il l'a envoyé trop vite le master. J'écouterai demain." Moi par contre, curieux, j'écoute et je me dis que c'est super bien. Ça a collé une patate de ouf sur nos enregistrements. On fait écouter à tout le monde, et les avis sont unanimes sur le fait que ça a transcendé réellement ce qu'on a pu enregistré. C'est là que tu vois que le mec sait y faire et qu'il a ce son dans l'oreille.
Sur la carte de visite, quand on voit avec qui Bill Skibbe a travaillé, ça fait joli...
* Martin : Après c'était pas juste pour ça qu'on l'a choisi.
* Guilhem : En vrai, on avait réellement envie d'essayer. On était sûr que le son allait nous plaire, vu que c'est ce qui nous inspire. En plus, il a travaillé avec beaucoup de duos comme Inspector Cluzo ou White Stripes, c'était obligé qu'on soit satisfait du résultat.
* Martin : Clairement, The Raconteurs c'est le groupe qui nous a donné envie de faire de la musique. La façon de faire qu'ils ont du côté de Third Man Records aux Etats-Unis, c'est le rock vintage d'aujourd'hui. Un son qui accroche l'oreille mais qui est comme une forme de caresse. Le son des Raconteurs est plus rond que celui de Green Day par exemple qui sont, eux, ultra vénère dans les arrangements. Les Raconteurs ne tapent pas moins, mais c'est plus ciselé et chaleureux.
* Guilhem : L’opposition extrême pour moi c'est Royal Blood et White Stripes. Les premiers, ça va être très froid dans le son alors que les seconds c'est plus crade mais t'as une chaleur dans le son. Pour moi, les White Stripes ont un son incroyable.
Deux singles sont sortis pour cet EP, mais pas de clip pour le moment. Est-ce qu'un clip va sortir prochainement ?
* Martin : Avec la sortie de l'EP, un clip va sortir. Ce sera Ch Ch Chewa, qui est le titre qu'on veut mettre en avan. On a eu une idée assez délirante pour le clip. Vu que le timing était serré pour la sortie de l'EP, on est parti sur les premières idées qu'on a eu. Ce Ch Ch Chewa, c'est un peu la personnification des Twin Souls. C'est le petit truc qui nous rend fous. Cette idée d'être interchangeable vu qu'on s'échange les instruments sur scène. On peut le personnaliser via le Ch Ch Chewa. En plus, on a des retours nous disant que le son de ce titre est différent de ce qu'on fait par rapport à d'habitude. On veut aussi surprendre et faire dire aux gens "Tiens les Twin Souls sont capables de ça aussi".
Ch Ch Chewa, Keep Keep, Hey Hey... Vous poussez le vice du binôme jusqu'à doubler les consonnes de vos chansons.
* Martin : On a toujours eu ce délire là de désigner nos chansons, avant de les nommer officiellement, par des onomatopés. On a eu un titre baptisé Cron Cron par exemple parce que le riff qui débutait le titre faisait "Cron cron".
* Guilhem : On prend tellement l'habitude de les appeler Keep Keep ou Hey Hey parce que c'est le premier mot du refrain. Parfois ça dure un an avant de les appeler officiellement. En live on se dit "c'est Hey Hey ou Keep Keep ça va vite, on le retient et on l'a tellement dans la tête qu'on arrive plus à l'appeler autrement.
* Martin : Si tu comprends pas pourquoi ce titre s'appelle ainsi, tu peux le capter assez vite. Keep Keep les premiers mots c'est "Keep Keep". On trouve ça fun, ça marche bien avec Twin Souls.
Avant de clôturer cette interview, vous avez une découverte musicale à nous partager ?
* Guilhem : Ça fait un petit moment que j'écoute un groupe qui s'appelle Demob Happy et je me rends compte qu'il n'y a pas tant que ça de gens qui connaissent ce groupe. C'est un groupe anglais qui envoie sacrément !
* Martin : Moi je n'ai pas vraiment de découvertes à donner, mais plutôt un conseil pour les gens qui veulent écouter du bon son. Il faut réécouter les classiques comme T Rex ou Led Zeppelin et vous verrez que Youtube vous fait des suggestions de nouveaux groupes !
Dernière question, est-ce vous avez un scoop pour moi ?
* Guilhem : On nous a contacté pour faire Danse avec les Stars !
* Martin : En vrai, on va avoir du merchandising très cool qui va arriver pour Noël. Mais pour le moment, c’est un secret…