Nowhere Land est le second album des Toulousains de Karkara. Le trio fuzzo-orientalo-psychédélique fait reparler de lui un an - seulement ! - après la sortie de son excellent Crystal Gazer. Nowhere Land prend pour décor la suite de l'histoire de Crystal Gazer. On retrouve le voyageur au pied du Nowhere Land. Cependant, si vous n'avez pas écouté Crystal Gazer, pas de panique ! Vous pouvez apprécier ce Nowhere Land comme il se doit, même s'il va falloir penser un jour à écouter Crystal Gazer parce que cet album est excellent et chroniqué ici.
Sur ce nouvel opus, le groupe reprend les ingrédients de son précédent album mais fait aussi évoluer sa musique. Le son se fait plus lourd, comme cette ouverture, Deliverance, en forme d'uppercut qui met k.o dès la première écoute avec des riffs ultra lourd et une rythmique basse-batterie en acier trempé. Puis ensuite place au voyage spatial avec Space Caravan qui nous fait quitter le désert si cher au trio pour partir dans un trip interstellaire pas sans rappeler leurs compatriotes toulousains de Slift. L'incroyable Falling Gods suit de très près avec les riffs de guitares orientaux de Karim sublimé par la batterie percutante de Maxime et le groove impeccable de la basse d'Hugo. La musique de Karkara peut se faire plus aérienne et cotonneuse comme sur Cards ou Setting Sun. Mais ce qu'on retient de la fin de cet album c'est surtout des titres surpuissants comme People of Nowhere Land et surtout Witch. Ce dernier fracasse tout entre couplets en forme de douce caresse et refrains qui met une baffe à se retrouver au sol. Le tout terminé par un final en forme d'incantation.
Un an après Crystal Gazer, Karkara revient de fort belle manière avec un Nowhere Land inspiré. Dans cette époque étrange de confinement, on écoute volontiers cet album qui fait littéralement décoller de son siège et qui amène loin dans un univers rock original puissant et fracassant.