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Rockfanch

[INTERVIEW] KARKARA

Publié le 9 Octobre 2020 par rockfanch in Interviews

Crédit photo : Rabo

Crédit photo : Rabo

Votre dernier album s'appelait Crystal Gazer, celui-ci Nowhere Land. Comment est venue l'histoire de cet album ?
* Hugo (basse) : Crystal Gazer parlait d'un voyageur qui devait faire un parcours initiatique. Il avait cependant un but, et ce but c'est Nowhere Land. C'est un endroit caché avec une population cachée. Ce peuple est composé de pionniers.

C'est la suite de Crystal Gazer ?
* Karim (chant, guitare et didjeridoo) : Complètement ! Les deux albums ont été composés l'un à la suite de l'autre. Ce sont deux chapitres d'une même histoire. C'est pour ça qu'on reprend plusieurs personnages de Crystal Gazer pour les introduire dans Nowhere Land. Le shaman est le personnage principal des deux histoires, et ce sont deux histoires qui sont collées. Le nom, Nowhere Land, fait aussi référence à la pochette qui illustre l'album. 
* Hugo : C'est pour ça que le graphisme de Nowhere Land inclut des plantes. Elles rappellent que le personnage sort de l'oasis du premier album. 

Crystal Gazer étant une quête initiatique, le personnage arrive à son but à la fin de celui-ci et continue son odyssée à travers Nowhere Land ?
* Karim : En fait, il faut voir Crystal Gazer comme un livre qui contient sept chapitres. La suite de ce livre, c'est Nowhere Land qui contient aussi sept chapitres. 

Vous êtes donc fétichistes du sept ?
* Karim : Totalement ! 
* Hugo : Sept est un chiffre porte bonheur.
* Karim : En vrai, c'est un pur hasard. On a composé les titres et pour Nowhere Land, il y en avait sept. On sait quand on compose quand l'album est fini. C'est une pure coïncidence que les deux albums aient le même nombre de titres. 

Crystal Gazer comportait des titres qui pouvaient faire jusqu’à sept minutes. Les titres de Nowhere Land se tiennent à peu près tout le temps autour de quatre ou cinq minutes. Vous êtes moins progressifs dans votre démarche musicale ?
* Karim : Je pense que ça vient de l'évolution du groupe. On a changé notre manière de composer et de raconter les histoires autour de notre musique. On essaie de faire des titres qui vont plus à l'essentiel. Mais ça ne nous empêche pas de faire des musiques qui peuvent être longues. C'est juste l'album qui a été composé ainsi. Quand on compose et qu'on sent que c'est la fin, on arrête. Nowhere Land, on s'est retrouvé à aller plus à l'essentiel et faire de moins longues introductions.

Sachant que c'est Nowhere Land qui est le titre de l'album, est ce que le lieu devient l'élément principal à l'instar de Crystal Gazer qui était centré sur un personnage ?
* Hugo : C'est un peu des deux. Le personnage fini son parcours en arrivant à Nowhere Land mais débute une autre histoire en atteignant son but. Le nom fait clairement référence à l'endroit. Sur la pochette, on voit le désert, les trois monolithes et l'éléphant... En fond on voit une ville troglodyte, qui est Nowhere Land. Cette ville est quelque part dans un imaginaire. 

Qui a fait le graphisme de la pochette ?
* Karim : Comme pour Crystal Gazer, on a fait appel à Dead Flag.

Comment a t-il fait la pochette ? Il a travaillé selon la musique ou vous aviez une idée de visuel ?
* Karim : On avait une idée précise du visuel que l'on voulait avec les éléments qui devaient y figurer impérativement. On travaille progressivement et il nous fait des retours réguliers sur les graphismes qu'il créé pour la pochette. Il fait un brouillon de base, et par aller-retour on arrive après quelques mois à un retour final.
* Hugo : On lui donne des éléments qu'on impose mais il a aussi sa liberté autour du graphisme. Dead Flag a le droit de nous proposer des choses ! Il a rajouté des choses qui nous ont emballés, d'ailleurs. Comme éléments imposés, il nous fallait un voyageur, une ville et que ça se passe dans le désert. On lui donne aussi la musique pour qu'il ait l'atmosphère de l'album.

[INTERVIEW] KARKARA

Vous écrivez tout le synopsis de l'histoire et ensuite vous composez par-dessus ?
* Karim : Pas vraiment. C'est petit à petit. La composition amène progressivement l'histoire. On créé une atmosphère générale et ensuite on affine en créant le scénario. L'histoire est dans nos têtes quand on compose et à la fin on donne une cohérence globale.

On retrouve aussi des riffs plus tranchants que sur Crystal Gazer. Est-ce que ça symbolise des moments où il y a plus d'actions dans l'histoire ?
* Karim : Aussi, oui. Des fois on compose selon l'histoire que l'on veut raconter sur le titre, et parfois c'est aussi l'inverse. C'est un entre-deux. On adapte selon le titre. 

C'est aussi parfois peut-être pour rattraper le fil rouge de l'histoire ?
* Hugo : Totalement, ça peut aussi se faire ainsi. C'est par instinct. Rien n'est dit à l'avance. Le but c'était la continuité du premier album, de continuer dans cette atmosphère. Je pense qu'à l'heure actuelle, peu importe ce qu'on aurait pu composer, ça restait cohérent. Donc c'était assez simple de retrouver ce fil rouge. 
* Karim : L'idée de base était claire. On voulait faire la continuité du premier album. Comme a dit Hugo, tout aurait été cohérent. La proposition musicale que l'on défend avec Nowhere Land, c'est la suite de Crystal Gazer.

Le premier clip, Falling Gods, est déjà sorti. Pourquoi avoir choisi ce titre pour illustrer la sortie de l'album ?
* Karim : On trouvait que c'était un titre percutant et qui nous représente entre fuzz et oriental. Falling Gods est, pour nous, le titre qui représente le mieux ce que va être Nowhere Land.

C'est la "vitrine" de l'album ?
* Karim : Pas tant que ça. En fait, ce n'est pas le tube de l'album. Mais c'est celui qui englobe un peu tout.
* Hugo : Celui qui représente le mieux l'atmosphère générale de l'album.
* Karim : D'autres titres auraient peut-être été tout aussi intéressants à clipper, mais ils avaient peut-être moins la touche orientale alors que Falling Gods englobe tout. De l'oriental au percussif en passant par le fuzz ou le didjeridoo. Ca représente très bien Karkara. 
* Hugo : Si on reprend le terme de chapitre dont on parlait tout à l'heure, Falling Gods c'est le chapitre qui englobe tout. Les autres titres sont un peu plus précis et un peu plus difficile à mettre en avant.

C'est un bon résumé de l'album...
* Karim : Musicalement parlant, oui !

Le clip a été tourné avec Guthio mais où a t-il été tourné ?
* Hugo : Il a été tourné à Rougier-de-Camarès dans l'Aveyron. 
* Karim : C'est un super coin où la terre est toute rouge.
* Hugo : Ca se prêtait bien à Falling Gods. C'est un endroit où la terre est cramée et c'est aussi un endroit où il y a de très vieilles stèles protohistoriques avec des représentations de divinités. Ça devient un endroit mystique et c'était en adéquation avec Falling Gods
* Karim : Il y avait aussi un écho avec la pochette. On essaie toujours d'avoir une cohérence entre le visuel de l'artwork et la musique. Et là ça marchait très bien entre les deux. 

[INTERVIEW] KARKARA

Falling Gods, c'est la chute des dieux, il y a tout de même un côté révolte ?
* Karim : La musique parle d'athéiste. On y raconte la peur qu'ont les gens de croire en quelque chose, en une autorité divine qui va guider leur vie. C'est le passage d'un ancien monde où la vie des gens est régie par des croyances basées sur la peur, notamment celle de l'enfer. À celle d'un nouveau monde libéré des croyances et surtout de la peur. Et où chacun sait faire la part des choses entre le bien et le mal. On parle de cette phase de transition qui se crée entre les vieilles croyances et les nouvelles.

Est-ce que Falling Gods ne serait pas un pivot de l'album pour la liberté ?
* Karim : C'est possible, nous on ne l'a pas vu comme ça. Deliverance, qui ouvre l'album, parle de la liberté de manière générale. Falling Gods reste dans le propos. 

C'est le personnage qui découvre sa liberté...
* Karim : C'est comme quand on voyage. On rencontre des gens qui nous enrichissent et on les enrichit en retour. Et on apprend des choses, c'est un peu ça l'histoire.

Il y aura une release pour l'album ?
* Karim : Si tout se passe bien, le 20 novembre aux Pavillons Sauvages avec Hubris ! On a choisi cette salle puisque c'est l'endroit qui s'y prête le mieux avec une bonne capacité tout en étant gérable, tu vois. Plus grand, ça devenait compliqué. On partirait dans le Rex ou le Metronum. Sachant que c'est un fonctionnement associatif, on est pas obligé de payer pour y jouer.
* Hugo : Il y a un fonctionnement plus humain que le simple fait de venir, payer et se barrer ensuite après le concert. 

[INTERVIEW] KARKARA

En parlant de scène, comme vous allez faire sur scène maintenant pour les concerts. Vous allez mélanger les deux albums ?
* Hugo : Oui ! On va garder nos "tubes" et les titres qu'on adore jouer sur scène. 
* Karim : Camel Rider ou Crystal Gazer, c'est incontournable pour nous. Ce sont les titres que nous on aime jouer et que le public aime aussi. On ne fera jamais de setlists calquées uniquement sur l'album avec lequel on tourne. On fera toujours un mélange. 
* Hugo : Il y a des titres qui peuvent bien s’enchaîner même s'ils ne sont pas sur le même album. 

Vous allez créer un récit parallèle de vos albums ?
* Karim : Non, pas forcément. C'est plutôt comment amener le live. Enchaîner les titres d'un album, c'est différent par rapport à enchaîner les titres d'une setlist. Le choix ne se fait pas pareil. L'ordre des titres sur un album est réfléchi, mais ce n'est pas la même sensation d'écouter un album et de le jouer en live. Les émotions passent différemment en fonction de si tu écoutes un album chez toi ou bien le groupe en concert. On construit nos setlists pour que l'expérience live soit la plus fluide et agréable possible. On peut faire des setlists qui montent crescendo, par exemple. 
* Hugo : On souhaite une dynamique qui fasse tenir le groupe et le public en haleine.

Est-ce qu'il y a des évolutions musicales dans Karkara depuis Crystal Gazer ? Avez-vous eu des révélations musicales par exemple ?
* Karim : Il y a le dernier album d'Aya Nakamura ! Après plus sérieusement, il n'y a pas eu réellement de révélations. On est des fans de sons, on passe nos journées à chercher des nouveaux artistes. Mais des révélations en mode épiphanie, il n'y en a pas eu. La découverte de groupes est continuelle donc on ne se rend pas forcément compte des évolutions de notre musique. Cependant, je pense que Nowhere Land est plus fuzz et plus percutant.
* Hugo : C'est vrai que c'est plus vénère. 
* Karim : Notre manière de jouer évolue, et l'album est plus rentre-dedans.
* Hugo : La haine du covid ressort !

Dernière question, est-ce que vous avez un scoop ?
* Karim : On va sortir un clip spécialement pour Halloween créé par nos soins !

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