Comment est né le groupe Denuit ?
* Ivi (machines, claviers) : Il est né de jour !
* Lis (chant, claviers, flûtes, gong) : On se connaissait depuis un petit moment, moi je faisais parti de plusieurs projets avec lesquels je tournais et Ivi m’avait déjà vue. On se croisait souvent, mais on était plus des amis d’amis. Lui faisait de la musique tout seul et à un moment il s’est dit qu’il voulait rajouter quelque chose, de la voix par exemple. Il a fait appel à moi et on a tout de suite accroché.
Pourquoi ce nom ?
* Lis : Parce que notre musique est nocturne !
* Ivi : Il reflète bien ce qu’on fait, le côté sombre de notre musique.
Sur votre facebook, vos influences sont décrites comme Cold Wave, Techno, Minimal, Psychédélique ou encore Punk. Vous faites de l’électronique au sens large ?
* Lis : Non pas vraiment, on ne cherche pas forcément à se mettre dans une case, mais il faut bien essayéer d’identifier ce qu’on fait. Je dirais qu’on s’inscrit dans la musique Gothique tout simplement. Et nos influences ajoutent des couleurs qui la rende plus originale.
Comment naissent les textes de Denuit ?
* Lis : De mon cerveau torturé haha ! En fait j’ai toujours écrit, depuis que je sais écrire. Avant tout je suis poète, plus que parolière ! D’ailleurs c’est ça qui donne de la singularité à la structure de mes mélodies. Je trouve de la beauté dans les choses qui effraye les autres, dans la douleur, dans l’atrocité, dans la difficulté. Je crée des contes, des endroits où tout est inversé, où ce que tu vois n’est jamais vraiment ce qu’il paraît au premier abord.
Quelles sont vos influences musicales ?
* Ivi : Plastikman, Pink Floyd, James Holden, Luke Abbott, Nathan Fake la techno froide de Détroit et de Berlin, et aussi pas mal de punk, du grunge Nirvana et Sonic Youth.
* Lis : Pour moi ça vient des années 80 avec Siouxie, Grauzone, Joy Division, mais je pense que suis aussi influencé par des groupes plus actuels comme Brusque Twins, Boy Harsher, Duchess Says ou Plastique Noir.
Puisez-vous votre influence autre part que dans la musique pour créer ?
* Ivi : Oui dans les video-art, dans les films, les peintures, la sculpture, dans la poésie, dans tous les arts en fait ! Je pense que j'absorbe aussi des moments vraiment banals. J'aime bien imaginer des boucles de synthé en regardant les gens dans le bus.
* Lis : Oui c’est pareil pour moi, je rajouterais la littérature, je pense que Baudelaire m’influence énormément.
Pourquoi avoir choisi le nom de OPH, The Lonely Planet”pour cet album ?
* Lis : Car cet album raconte le périple d’une planète, OPH qui a été expulsé de son système solaire et qui ère sans fin dans l’univers. On voit avec ses yeux, et par son voyage elle nous montre tous les défauts de l’humanité, ce qui a causé sa perte, mais aussi la beauté dans ce qu’on a crée. Car l’humain c’est cette oxymore étrange, si mauvais et si beau à la fois.
C’est un album concept, c’est ça ? Mais que racontez-vous à travers votre musique ?
* Lis : Oui, on essaye de dire qu’il y a toujours une note d’espoir, même au fin fond des ténèbres, et que la beauté ne peut exister sans la laideur. Autrement dit, il ne peut y avoir de lumière sans obscurité.
* Ivi : There's no planet B, comme disent les Australian boys !
Comment est née l’histoire autour de OPH, The Lonely Planet ? Vous aviez des textes déjà existant ou vous avez tout créé ?
* Lis : On a tout crée, on a pas pensé au concept tout de suite, on s’est rendu compte au fur et à mesure qu’il parlait de tout ça.
On peut dire que vous vous engagés à travers votre musique ?
* Lis : Oui indirectement, des choses qui nous révolte tous les deux ! C’est difficile de faire autrement dans l’état actuel du monde, à moins de se voiler la face.
* Ivi : La musique nous sert aussi de tremplin pour exprimer les choses les plus dures de cette société.
Le premier clip de l’album est Western Avenue. Pourquoi avoir choisi ce titre à cliper ? Vous aviez déjà une idée de “film” pour lui dans la tête ?
* Lis : Au départ on l’a choisit car c’était un peu notre morceau clé. On a des idées de scénario pour tous les titres, car les textes sont très imagés, très métaphoriques. Mais celui-ci avait aussi un beau message de tolérance et d’acceptation de l’autre.
Vous sortez votre album sur le label Hapax, comment avez-vous signé sur ce label ?
* Lis : Non il n’est pas vraiment sortit sur Hapax, mais c’est presque pareil, Hapax c’est notre famille !
* Ivi : On a toujours eu le soutien du Hapax. On adore ce que Adrien (la tête de Hapax) fait, et il y a beacoup de respect mutuel.
Sur scène, comment naît un set de Denuit ? Vous pensez votre musique pour le live ou vous adaptez ensuite ?
* Lis : On compose avant tout des choses qu’on aime et qui nous parle. Pour le live, on choisit les morceaux qui nous semble le plus adaptés. Mais on change souvent de set, on mélange anciens et nouveaux titres. On aime bien que le public soit toujours surpris.
* Ivi : Jusqu’ici on a toujours composé pour la scène. On aime y jouer et échanger des moments avec le public. Notre façon de composer est assez fluide, on utilise pas d'ordinateur, que des machines et des synthes. On a des limites techniques qu'on essaye de détourner a chaque fois.
Votre meilleur concert ?
* Lis : Moi je dirais à Victoire 2 pour les préselections des Inouïs du Printemps de Bourges. J’ai eu une véritable connexion avec le publique, c’était intense.
* Ivi : Je dirais L'Écurie a Genève et le Molotov a Marseille. Celle de V2 c'était vraiment bien mais seulement 30 minutes de set...
Le pire ?
* Lis : A la Mécanique des Fluides à Toulouse hahaha. Les gens mangeaient leur tapas sans nous regarder vraiment, le son était horrible, le sub à pété, notre table de mix à planter, l’horreur. Mais bon il y avait quand même quelques personnes qui était vraiment dedans et qui nous ont donné envie d’aller jusqu’au bout.
* Ivi : La Houblonniere c’était bien sale aussi.
Un artiste avec lequel vous aimeriez travailler ?
* Lis : Sans hésitation Xarah Dion, elle est adorable, on a eut la chance de partager un plateau avec elle. C’est l’une des meilleures artistes que j’ai rencontré.
* Ivi : Boy Harsher ! J’aimerais bien faire un ptit jam avec Gus
Un scoop pour Rockfanch ?
* Lis : J’ai vraiment décidé d’être chanteuse, il y a un peu plus de dix ans. J’étais alors comédienne dans une troupe de théâtre, je devais fredonner un air pendant une pièce et ça m’a bouleversé. Dans les quelques jours qui ont suivi, j’ai tout plaqué pour monter mon premier groupe, Hysteria Has Taste.
* Ivi : Moi j'ai un scoop pour les les platistes : La terre est ronde les gars, sorry.