Après plusieurs éditions difficiles, vous respirez mieux du côté de Malestroit ?
Oui, clairement nous respirons un peu mieux. Après, rien n’est gagné nous sommes tout simplement à l’équilibre après avoir effacer un découvert de prêt de 80 000€. De plus il est difficile pour un Festival indépendant comme le nôtre de continuer à lutter face a des énormes machines tenus par des boîtes de production.
Peux-tu nous présenter la programmation de l’édition 2019 ?
Cette année, un peu comme en 2018 nous avons décidé de continuer à ouvrir notre programmation en essayant de faire un bon mélange entre des artistes que tout le monde souhaite voir, plutôt grand public. Il y aura aussi des artistes qui sont dans peu de festivals pour avoir quand même une certaine originalité et enfin quelques découvertes car à la base c’est vraiment ce qui nous plaît le plus. Au sein de l'association, nous restons persuadés que c’est notre rôle, en tant que festival indépendant de faire justement découvrir des artistes émergeant.
Comment se met en place une programmation d’un festival de cette envergure ?
Comme je te l’ai dit avant un peu plutôt, il est pour nous très difficile de lutter face à de très grosses machines et des gros festivals qui mettent de plus en plus souvent des exclusivités, et ce, même pour des artistes en devenir…
Après, on grandit nos erreurs et désormais nous travaillons en programmation bien plutôt que par le passé, à savoir dès le mois de septembre. Cette année nous avons terminé notre programmation avant la fin de l’année, ce qui était absolument pas le cas auparavant.
Good Charlotte, 24 millions d’albums vendus dans le monde et en date unique en France pour sa tournée à Malestroit. C’est fou, non ? Comment êtes-vous arrivé à les programmer sur cette édition ?
Oui, pour Good Charlotte, tu as absolument raison. Même pour nous c’est une très grande surprise mais c’est avant tout, une très très grande fierté de voir ce groupe emblématique qui comme tu l’as dit, a déjà vendu 24 millions d’albums à travers le monde chez nous, à Malestroit !
Sincèrement, il y a toujours une part de chance quand tu arrives à caler un groupe de ce calibre. Nous avons fait une offre, sans grande conviction mais avec une envie réelle de les avoir et le hasard a fait que nous étions situés entre une date en Espagne et une tournée à venir en Allemagne et en Belgique. Du coup, tout a fonctionné de la meilleure des façons. Comme indiqué précedemment, le facteur chance reste aussi un critère important dans la programmation.
Le retour du tremplin cette année. Sur quels critères avez-vous réalisé la présélection des trois groupes puis avez vous sélectionné le vainqueur, Layonz ?
Et oui, nous avons été extrêmement fier de refaire le tremplin cette année. Le seul critère de sélection a été le côté artistique. Il n’a jamais été question de savoir ce qui était programmé le même jour afin de garder une cohérence. On fonctionne vraiment au de cœur pour l’artiste lauréat du tremplin! Pour le groupe Layonz, c’est assez rigolo car ils étaient persuadés de perdre car ils pensaient que nous étions un festival de rockeur et qu’il n’avait strictement aucune chance de pouvoir l’emporter. Ils ont fait une superbe prestation et ont vraiment mis le feu sur scène. Pour moi, qui n’écoute pas ce genre de musique, honnêtement j’ai trouvé que leur prestation était vraiment au top. Une vraie belle découverte ! Cette année, en plus le hasard a fait que nous n’avions que des groupes du Morbihan et sincèrement les trois étaient dans la capacité d’ouvrir le festival, vu le niveau excellent que nous avons eu cette année!
Le Bal des Enragés, créé à Malestroit il y a dix ans, revient en tête d’affiche du vendredi. Vous aviez pensé à un succès aussi gros quand vous avez proposé une carte blanche aux Tagada Jones ?
Cette année, nous fêtons nos 30 ans, et notre histoire est on ne peut plus liée avec celle du Bal des Enragés qui, pour ceux qui ne le sauraient pas, est né au festival il y a dix ans. À la base ce projet était pour une date unique afin de remercier les Tagada Jones qui une nouvelle fois nous avaient aidé alors que nous étions en difficulté. C’est pour nous une immense fierté de savoir que ce projet on peut plus représentatif de la scène indépendante rock française est né chez nous! Quand on a vu qu’il faisait une tournée pour leurs dix ans, nous avons tous décidé de manière unanime de les faire revenir. Cela nous permettra une nouvelle fois de retrouver nos amis des Tagada Jones mais également ceux de No One Is Innocent qui ont également été là pour nous lors de nos difficultés après le festival 2017.
Nouveauté cette année, vous dites au revoir aux tickets de consommation pour passer au bracelet … Qu’est ce qui a motivé cette nouveauté ?
Effectivement, cette année sera pour nous une première année sans ticket mais également une année sans badge avec un système informatisé dans sa globalité.
Aujourd’hui, nous étions un peu le dernier des Mohicans à rester avec notre système archaïque qui, je dois bien l’avouer, a fait son temps. Le gros avantage de ce nouveau système est d’avoir beaucoup beaucoup moins d’argent sur le site, ce qui permet également aux personnes en charge de ce poste de pouvoir travailler sereinement et en sécurité pour le festival. Nous avions également une très très forte demande de la part des festivaliers qui aujourd’hui sont habitués à fonctionner de la sorte sur les autres festivals.
Trois raisons pour convaincre les spectateurs de venir au Pont du Rock cette année ?
Si je devais te donner trois raisons pour venir au festival cette année je te citerai ces trois raisons. Tout d’abord, même si nous avons fait une excellente année 2018, le festival ne peut pas se permettre de connaître un échec car celui-ci risquerait tout simplement de lui être fatal, ce qui ferait, une nouvelle fois, disparaître un des seuls festivals indépendants qu’il reste dans notre secteur géographique.
La deuxième raison, c’est que nous sommes extrêmement fier notre programmation, qui pour nous, est un bon équilibre entre artistes que beaucoup de gens souhaitent voir en concert et de vraies et belles découvertes donc nous sommes également extrêmement fier, tout cela étant de plus accompagné par une énorme exclusivité nationale pour le groupe Good Charlotte !
Enfin la troisième raison, c’est qu’il faut absolument que l’on fasse une édition extraordinaire, pour pouvoir faire revenir notre chapiteau réservé à la découverte que nous ne pouvons plus faire depuis que nous avons rencontré des difficultés financières, ce qui pour nous, est un véritable crève-cœur...
Ton coup de coeur de l’édition 2019 ?
Sans la moindre hésitation, mon coup de cœur pour 2019 est le groupe anglais Black Peaks. Ce groupe est tout simplement énorme et le chanteur a une voix extraordinaire. Il y a bien longtemps que je n’avais pas pris une claque aussi puissante en écoutant un groupe. Pour te faire une idée voici le groupe pour lequel ils viennent d’ouvrir ou toi vous ouvrir dans les mois à venir. Slipknot, System Of A Down, Deftones, Smashing Pumpkins , Gojira, A Perfect Circle…
Ce groupe est en train d’exploser en Angleterre et quand on voit les groupes pour lesquels ils viennent d’ouvrir ou vont ouvrir dans les mois à venir..., dans de nombreux stades, cela laisse peu de place au doute. Ce groupe est vraiment énorme !
Le festival fête cette année ses trente ans, quel est ton meilleur souvenir là-bas ?
Ta question n’est pas évidente, il m’est très difficile de te dire qu’elle a été mon meilleur concert au festival. Cependant, car il n’y a pas vraiment de règlement je vais t’en donner plusieurs. Tout d’abord, je te dirai le groupe Silmarils en 2000. Ensuite par ordre chronologique : Mass Hystéria en 2007. Puis, dEUS en 2008. IAM et Griefjoy en 2014. Not Scientist en 2016 et Too Many T’s en 2018.
Je sais que ça en fait plein, mais comme on dit, quand on aime on ne compte pas !
Un scoop pour Rockfanch ?
Je ne peux hélas pas te donner de scoop mais je peux, par contre, te donner des pistes. As-tu déjà vu un anniversaire sans surprise… Moi, non, jamais !