Comment est né le groupe Synesya ?
* Marion (chant et guitare) : Avec Nicolas, on se connait depuis pas mal d'années. Tous les deux, on faisait de la musique dans notre coin et un jour il m'a contacté pour me proposer de faire de la musique avec lui. Assez rapidement, on a composé plusieurs morceaux. Au départ, on était parti sur une formule en duo. Après une longue réflexion, on s'est dit que ce serait intéressant d'avoir quelqu'un à la batterie. On a contacté Tom, il a accepté de nous rejoindre et ça a tout de suite collé.
Synesya, c'est deux voix - guitare, batterie... Mais pas de basse. C'est un choix de votre part ?
* Marion : On avait envie d'une formule minimaliste. La base de notre musique c'est voix - guitare - batterie. C'est tout. Peut-être que ça évoluera mais pour l'instant, pas de bassiste au sein du groupe.
Une formule minimaliste qui évolue en acoustique comme en électrique ?
* Tom (batterie) : C'était vraiment ça l'idée. On voulait quelque chose d'intimiste pas trop contraignant et pouvoir composer de la même manière en acoustique et en électrique.
Ne pas avoir de barrière, c'est ça ?
* Marion : Voilà c'est ça, l'acoustique et l'électrique permettent d'avoir deux facettes. On peut aussi avoir un projet plus facilement "transportable" grâce aux guitares acoustiques et aux percussions. Les morceaux ont deux vies au sein du groupe, une électrique et une acoustique, interprétées différemment.
* Tom : Depuis peu, on a rajouté un petit séquenceur que j'active avec ma batterie et ça rajoute des atmosphères.
Fais gaffe Tom, d'ici quelques temps la machine va te remplacer pour que le projet soit transportable encore plus facilement !
* Tom : C'est vrai !
* Marion : On sera encore plus minimaliste ! (rires)
Pourquoi ce nom de Synesya ?
* Marion : Ce nom a deux facettes. D'un côté il y a la synapse et la synesthésie, signifiant que l'on perçoit les choses avec deux sens à la fois. De l'autre pour le -ya c'est quelque chose qui rappelle le fantastique comme "Fantasia". L'idée est de créer un univers poétique autour de la dualité, non seulement par le nom mais aussi par les textes. C'est moi qui écrit les textes, c'est aussi une façon d'écrire la synesthésie. J'utilise des métaphores ou je fais appel à plusieurs sens à la fois pour parler de quelque chose.
* Nicolas (Chant-guitare) : Sachant que ça épouse la personnalité de Marion, puisqu'en plus de la musique, elle est artiste graphiste. Il y a une dualité au sein d'elle avec la musique et le dessin.
C'est un projet trans artistique? Vous y incorporez des dessins ?
* Marion : On aimerait bien travailler sur des visuels ! Pour l'instant on n'a pas eu le temps d'y réfléchir puisque le projet est assez frais, les premiers clips viennent de sortir. Je pense que le travail au niveau du visuel sera la prochaine étape.
Au niveau des thèmes abordés dans les chansons, il y a la dualité mais y a t-il autre chose ?
* Marion : Ce sont des histoires de vie. J'aime créer des univers surréalistes avec des images absurdes pour parler de choses plus profondes. Comme beaucoup d'artistes, j'exploite grandement ma dépression personnelle pour écrire les textes (rires). J'aime aussi créer des personnages, ce sont des histoires de personnages que je raconte plutôt que ma propre vie. Dans le set que l'on a construit, on a essayé de faire une logique avec une intro, une outro et ça se ressent dans les textes. On veut embarquer le public dans une histoire. Le concert débute avec Cold Tone. Ce titre plante le décor au sens propre puisque le texte décrit un paysage. Quelqu'un arrive, il y a de la brume et il descend d'un train. L'histoire débute ainsi. A la fin du concert, on reprend cette idée-là et on ouvre sur quelque chose de plus joyeux et lumineux.
Dans les influences que vous citez, il y a The Do, PJ Harvey et Arctic Monkeys. C'est à la fois minimaliste et hyper large, non ?
* Tom : C'était aussi ça l'idée. Par exemple pour The Do, c'est le minimaliste qui nous a intéressé avec la voix souvent mise en avant avec des percussions derrière ou juste des atmosphères. A contrario, on a des titres plus rock alors on aime citer Arctic Monkeys pour décrire notre côté pêchu. Ce sont trois artistes que l'on aime et qui décrivent bien le projet. On ne voulait pas trop en mettre pour éviter une liste à rallonge et perdre l'auditeur. Même si c'est très large, on voulait que les gens puissent cibler notre musique au maximum.
Ce serait quoi la définition musicale de Synesya ? Indie-Pop ? Indie-Rock ?
* Tom : On a choisit Indie-Folk ! Souvent ce n'est pas facile de trouver sa place quand on jongle entre plusieurs styles.
Le folk englobe pleins de choses.
* Marion : Ca nous laisse libre !
Vous êtes en phase de construction pour votre set, vous avez des dates bientôt ?
* Marion : Le 8 décembre à l'Evasion, un bar du quartier Saint-Michel à Toulouse.
* Tom : On a déjà fait un premier concert pour des amis. Là on cherche d'autres dates et on lance totalement le projet.
Le groupe a été lancé de manière assez originale, puisque Synesya s'est dévoilé avec quatre vidéos. Pourquoi avoir choisi Notes entre Potes pour sortir le projet ?
* Marion : Parce qu'ils sont sympas et qu'ils ont bien voulu travailler avec nous ! A l'origine, c'est Tom qui les connait.
* Tom : On s'est branché avec Notes entres Potes parce que c'est souvent difficile quand tu es un nouveau groupe. L'idée c'était de sortir ce format vidéo où tu peux voir et entendre notre univers. En plus quatre titres, ça fait de la matière. On a donc travaillé avec Notes Entre Potes qui font du bon travail en plus d'être sympas, ainsi qu'avec Thomas du studio d'enregistrement L'Alimentation à Toulouse. On a enregistré tout ça à Pica Pica - Pôle Music.
Le set a été enregistré d'un coup ou en plusieurs prises ?
* Nicolas : On a fait deux ou trois prises sur chaque titre pour voir ce que ça donnait et ensuite a mixé tout ça pour faire une moyenne sur chaque chanson. Le rendu est très fidèle au live, sachant que c'est le début et que l'on va sans doute grandement s'améliorer dans les temps à venir. Pour revenir à la musique de Synesya dont on parlait tout à l'heure : dans le lien entre art graphique et musique, je travaille avec des accords de Bossa Nova à la guitare. Comme Debussy a pu s'inspirer de l'impressionnisme. La Bossa voulait se relier à cet art pictural. La moitié des chansons s'inspire de ces couleurs, ça fait doublon avec notre volonté de relier art graphique et musique.
C'est ce que j'allais dire ! Votre biographie ramène beaucoup au champ lexical de la peinture. Le public est amené aussi à se faire sa propre idée des textes via cette couleur impressionniste ?
* Marion : C'est totalement l'idée ! Ca se complète.
* Nicolas : Je trouve très intéressant ce mélange là avec la Bossa qui lie plus nettement notre musique à la peinture.
* Marion : On propose un univers avec des interprétations, on lance beaucoup d'images et on veut faire appel à l'imagination des gens. C'est orienté mais le spectateur peut aussi créer sa propre image.
Ce n'était pas trop difficile d'enregistrer les titres live sans avoir eu de retour dessus auparavant ?
* Marion : Ca a été un sacré défi ! C'est la première fois que je fais ça. J'avais déjà fait du live, du studio... Mais jamais de studio-live. C'était très sportif, on a fait ça sur une seule journée, qui a été une grosse journée. L'exercice n'était pas évident, mais je suis très contente que l'on ait réussi à le faire. Ca nous a fait un gros défi d'un coup et ça nous a blindé pour la suite.
* Nicolas : On a voulu aussi, par ce biais, faire une proposition 100% honnête au spectateur. Il n'y a pas d'effet de studio pour tronquer le résultat final. Les vidéos live nous aident à avoir les réactions que l'on souhaitait sur le projet. Ce qui compte vraiment dans la musique, c'est la scène. Prendre du plaisir et transmettre notre musique aux gens.
C'est une mise en danger directe sur le projet.
* Tom : On peut dire que c'est nature - peinture !
On parlait de la peinture comme inspiration. Mais est-ce qu'il y a d'autres formes d'art qui peuvent inspirer le travail de Synesya comme le cinéma ou la littérature ?
* Marion : Après ce sont des influences personnelles, j'ai trempé dans Baudelaire... Un peu comme tout le monde. Le cinéma moins. Je ne sais pas pour vous.
* Tom : Il y a toujours des références qui sortent, puisque l'on n'a pas forcément les mêmes influences... Mais le cinéma je ne pense pas que ce soit ce qui nous inspire le plus.
* Nicolas : Il y a une réappropriation de ce que l'on compose les uns envers les autres. Même s'il y a une inspiration de base, elle devient commune à la fin.
* Marion : Je crois qu'on est sur la même longueur d'onde donc ça aide !
Tom a double travail puisqu'il n'y a pas de bassiste pour aider à la rythmique.
* Tom : C'est vrai ! Parfois c'est aussi Nicolas qui fait le travail de rythmique avec une guitare qui se met en basse. C'est intéressant de faire ce travail.
* Nicolas : Tom a un vrai rôle rythmique dans le sens où, peu importe le travail du batteur, il ne va pas faire un travail d'accompagnement des autres musiciens. Tom est un musicien à part entière qui compose avec nous et qui peut créer des parties. Ce que l'on appelle des points d'attention envers le public : il crée des breaks qui vont pouvoir capter le public, qui vont faire un regain d'attention envers le titre. Il y a un jeu avec ça, c'est à mettre à son crédit.
Dernière question, est-ce que vous avez un scoop pour moi ?
* Tom : Avant le scoop, on voulait dire que l'on a un Facebook, Twitter, Instagram, Bandcamp, ... Et on fait aussi des barbapapas ! Autrement, un scoop ... En fait on en a pleins, puisqu'il y a plein de choses à annoncer.
* Nicolas : On crée beaucoup en ce moment, des choses différentes les unes des autres. On a une croissance forte au niveau de la maturité, on sait quoi mettre dans notre tambouille pour que ça colle mieux. Avant on collait, maintenant on unifie notre son. C'est beaucoup plus professionnel. On trouve notre identité de groupe. C'est là que ça va devenir intéressant.
* Tom : Beaucoup de choses vont arriver, c'est ça le scoop !