Comment est née l’idée de faire ce projet solo ?
J’avais toujours été bassiste ou guitariste dans différents groupes comme les Lost Communists. Mais en 2009-2010, je commençais à vouloir écrire mes propres chansons et surtout à vouloir les chanter moi-même.
Seulement ces chansons n’étaient pas dans le registre de mes groupes de l’époque qui étaient dans le style garage et soul. Or, là, j’étais plutôt inspiré par le folk, le blues rural et la country alternative. Des genres de musiques minimalistes qui mettent en avant l’auteur-interprète. Je commençais aussi juste à chanter, avec toutes les approximations que cela comporte. Je cherchais mes repères. Donc j’avais aussi envie de rester discret, de préparer ça dans mon coin.
Pourquoi ne pas vous entourer sur scène ? Vous vous sentez peut-être plus libre en étant seul ?
J’ai monté un nouveau groupe en 2013, Cold Cold Blood (un album paru chez Beast Records et I Love Limoges Records en 2015) avec 2 musiciens, un batteur, Alfred Dixon (qui jouait avec moi dans d’autres groupes avant) et Aurélien Terrade à la contrebasse et basse électrique (Artuan de Lierrée) justement parce que j’avais à nouveau envie de m’entourer de musiciens. Mais ça reste une formule simple, un trio. Et lamusique que nous jouons reste à peu près dans le registre de ce que je fais tout seul mais avec des arrangements plus riches.
En one man Band, je me sens plus libre dans le sens où je peux improviser à ma guise, changer des détails dans mes chansons en live à ma guise. Par contre, je suis moins libre dans le sens où au moment de l’écriture, je ne peux pas réaliser tous les arrangements, ou jouer n’importe quel rythme qui me passe par la tête.ns essayer d’enregistrer quelque chose dans les mois qui viennent.
Pourquoi ce nom d’album ?
Ce nom m’a été soufflé par un ami, Pierre Garot, qui a un peu participé au disque pour la finalisation de l’artwork. Je tournais autour du pot depuis quelques semaines. Finalement, il a trouvé ça et ça m’a paru synthétiser ce que je voulais exprimer à travers mes chansons, à savoir la complexité et la savante chimie à l’œuvre dans nos relations humaines, notamment amoureuses.
Je voulais aussi exprimer cette contradiction dans cette question qui consiste à chercher ce qui dans nos comportements et dans nos sentiments relève de notre volonté propre, de notre libre arbitre, et ce qui relève des déterminismes externes comme internes et qui nous échappent, notamment les mystères de la biochimie ou de la plasticité du cerveau… D’où les thèmes creusés dans certains textes qui abordent la perte de l’être aimé ou la mort comme une fatalité. Mais en même temps, dans d’autres textes, je parle de cette cette capacité de renaître, de revenir dans la pleine émotion partagée.
Dark country, folk lunaire, psychédélisme, c’est un peu difficile de vous définir non ?
Oui, en effet, j’ai toujours un peu de mal à définir ma musique avec les catégories préconçues de l’industrie musicale. A mesure que je creuse mon sillon musical, que j’écris des chansons, je construis un univers de plus en plus singulier, enfin je crois. Donc je me nourris de beaucoup de musiques, et je me sens plus à l’aise en proposant ma propre catégorie « Americana for Lonely Heart ». Et là encore, je trouve ça réducteur, car je n’essaye pas de faire un disque d’un seul moule, avec une seule humeur. Ces disques-là m’ennuient rapidement en général. J’aime varier le chaud et le froid, le dur et le tendre, comme la vie en fait.
Quelles sont vos influences ?
Alors beaucoup de soul music et de Rhythm ‘n Blues, Otis Redding, Ray Charles, Al Green, Lee Dorsey pour les plus connus. Tout ce qu’ont pu faire les frères Neville et la scène de la Nelle Orléans dans les années 50 et 60 globalement. J’aime énormément Johnny Cash, Leonard Cohen, Bonnie Prince Billy, Neil Young, Dylan, Tom Waits.
Plus récemment, j’ai beaucoup aimé les albums de Kevin Morby, Hand Habits, Molly Borch, Mattiel. Et puis le garage sixties quand même. Mais je peux écouter aussi du Tchaikovski, du Coltrane, ou de la musique éthiopienne des années 70.
Pourquoi avoir fait appel à Tony Da Rocha pour la réalisation de la pochette ?
Parce que c’est un ami et qu’il est doué. Je me sens libre avec lui de parler de tout, et ça a servi pour le guider dans la réalisation de la pochette. De plus le thème est quelque chose qui lui parle.
C’est possible de vous revoir en groupe dans le futur ou pas ?
Oui, c’est possible avec Cold Cold Blood justement. J’ai joué le 30 novembre dernier à Limoges avec mon groupe en première partie de Lonesome Shack. Et nous allons faire d’autres dates.
Un scoop pour Rock Fanch ?
Justement avec mon groupe, nous sommes désormais quatre car notre bassiste est passé à la seconde guitare et clavier, et nous avons recruté donc un nouveau bassiste. Nous allons essayer d’enregistrer quelque chose dans les mois qui viennent.
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