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Rockfanch

Festival au Pont du Rock 2017 : le report

Publié le 30 Juillet 2017 par rockfanch in Chroniques concerts

VENDREDI 28 JUILLET

Comme tout festival qui se respecte, Au Pont du Rock s'ouvre avec le vainqueur de son tremplin. Le lauréat de cette année c'est Gad Zukes. Le groupe est composé de cinq frères et soeurs d'origine anglaise. Ils sont basés à Dinan. Loin de révolutionner le rock, ils sont efficaces en concert et affichent un bonheur total de jouer en ouverture du festival. Niveau musical on est dans une britpop plutôt classique avec quelques passages par le folk. I'm a Believer de Smash Mouth sera repris pendant le concert.

Ensuite direction la scène Grenouille pour voir The Legendary Tigerman. Nouveau projet du portugais Paulo Furtado aperçu dans le groupe Wraygunn. Le concert débute par un Paulo Furtado seul avec sa guitare électrique et une lourde rythmique obtenue grâce à sa botte. Le pur blues à l'américaine, un moment de grâce. Ensuite deux musiciens le rejoignent : un saxophone baryton et un batteur (avec un mur d'ampli derrière lui). Du coup les choses sérieuses commencent réellement entre blues-rock et free-jazz ça tabasse franchement ! Belle découverte ! 

The Legendary Tigerman - Frags (tous droits réservés)

The Legendary Tigerman - Frags (tous droits réservés)

La scène Dragon accueille comme premire concert les OVNI finlandais de Steve 'n' Seagulls. Parce que oui, Steve 'n' Seagulls est un groupe à part. On parle quand même de cinq finlandais habillés en fermier qui font un mélange de country et de blues. Jusque là à la limite tu te dis "Bon okay après tout leur tenue est raccord avec la musique". Mais sauf que le groupe reprend des standards du metal / hard rock à la moulinette country avec banjo, mandoline, balalaïka (tu chercheras sur google mon pote), contrebasse et accordéon. Le résultat est surprenant mais passe bien à cette heure là et le concert se permet même de monter en intensité durant la petite heure qu'ils ont. On pourra reconnaître des titres d'Iron Maiden (The Trooper), du AC/DC (Thunderstuck), Foo Fighters (The Pretenders), Metallica (Seek & Destroy) et même - clin d'oeil au pays qui les accueille - un titre en français avec Antisocial de Trust.

Steve 'n' Seagulls - Frags (tous droits réservés)

Steve 'n' Seagulls - Frags (tous droits réservés)

Retour sous le chapiteau pour le live de Gerard Baste. Sur scène le MC potache est accompagné de quatre personnes : une choriste, un MC de soutien, un DJ et un guitariste... Et entouré de deux énormes bouteilles gonflables de vin rouge. N'est pas le Prince de la Vigne qui veut. Un live bien musclé aux frontières du rap, du rock et même un peu de metal lorsque Gerard Baste entonne son titre Hellfest sur fond de riff de Metallica. Même quand il s'agit de faire un titre plus "posé" en guitare / voix, l'humour potache est toujours là avec Péter dans le Club. Bien sûr Gérard Baste n'oublie pas de combler une partie de son public venu voir l'ancien Svinkels, ou plutôt le nouveau puisque le groupe va remonter sur les planches en 2018. Au programme : Le Svink c'est Chic, La Youte, Dirty Centre et l'incontournable Réveille le Punk en fin de set. Un bon moment !

Gerard Baste - Frags (tous droits réservés)

Gerard Baste - Frags (tous droits réservés)

Place ensuite à la grande dame du rock français : Catherine Ringer. Déjà venue du côté de Malestroit en 2011, elle revient six ans plus tard pour livrer une sacrée performance. Hyper charismatique prend place au milieu de quatre excellents musiciens qui accompagnent et subliment sa voix. Je ne pourrais pas vous dire réellement quels titres ont été joués ce soir puisque beaucoup de nouveaux titres composaient ce set. Un prochain album de l'ex Rita Mitsouko devrait d'ailleurs voir le jour en septembre prochain. Très charismatique, elle n'a pas à se démener sur scène pour capter l'attention du public qui boit ses paroles. La fin de ce concert est ponctué en beauté avec deux titres mythiques des Rita Mitsouko : Marcia Baila et Andy.

Catherine Ringer - Frags (tous droits réservés)

Catherine Ringer - Frags (tous droits réservés)

Après la grâce de la grande Catherine Ringer, place à la nervosité en cette fin de soirée. Juste après le concert de Ringer, je pars sous le chapiteau voir Johnny Mafia. Quartet garage-rock originaire de Sens, ça envoie sévère ! Un set puissant qui rappelle Ty Segall, Thee Oh Sees et toute la scène garage des années 2000. Soutenus par le FAIR, il est très probable que ça va devenir un incontournable de la scène rock française dans les années à venir. Ils invitent même le batteur Rennais des Black Boys on Moped pour un titre sur scène. La clôture est toujours confiée à la musique électronique. C'est aux Bloody Beetroots de s'en charger. Leur électro rock puissant est une charge nucléaire à lui seul avec chant, machine et de vrais instruments joués en live : batterie et guitare. Autant dire que ça lave les oreilles ! Surtout sur le titre Warp leur "tube" qui déglingue bien comme il faut. 

SAMEDI 29 JUILLET

La seconde soirée débute de fort belle manière sur l'espace Maurice-Melois à Malestroit avec le groupe The Limiñanas. A la base c'est un duo : Lionel et Marie Limiñana qui ont créé un style à base de garage rock, de psychédélisme et de couleurs 60's. Franchement sur scène ça tabasse plutôt bien avec notamment une armée de guitaristes (trois au total) qui balancent des riffs bien cinglants. Du côté de Grenouille c'est Fishbach qui pointe le bout de sa guitare. Vue en février dernier du côté de Saint-Malo et sa Route du Rock - Collection Hiver, la native de Dieppe a bien évoluée depuis enchainant sa première grande tournée des festivals avec au programme, notamment, le Paléo festival ou Beauregard. Promise à un brillant avenir, elle prouve encore que sa pop orientée 80's fait mouche avec les pépites Eternité, Un Autre Que Moi ou Y Crois-Tu

Retour ensuite sur la scène Dragon où l'on retrouve l'un des grands noms du rock britannique : Peter Doherty. Fondateur des Libertines et des Babyshambles, il est la tête d'affiche de cette édition 2017 du festival. Bonne nouvelle, ce soir Doherty est sur scène. Mauvaise nouvelle, les types déguisés en licorne qui picolent du Ricard depuis 14h au camping ont l'air plus sobres que lui. Sur scène niveau chant ça passe plutôt pas mal. Mais quand il empoigne sa guitare sur Last of the English Roses c'est un peu ... expérimental on va dire. Désormais Doherty est entouré d'un vrai groupe autour de lui avec guitare, basse, batterie, clavier et violon. Des musiciens qui n'auront de cesse durant le concert de lancer des regards énervés ou sérieusement agacés.

Mais bon Peter Doherty fait le show pendant une heure et quart. On est à la limite de la performance d'art contemporain tellement c'est WTF. Il se roule par terre, fait de la corde à sauter avec son câble de micro, réaménage la scène en balançant un retour son. Pete sait aussi être mignon comme lorsque qu'il danse un slow avec le caméraman présent ou qu'il récupère une enveloppe contenant dessins, lettres et photos de la part de ses fans. Avant d'attaquer son titre phare Fuck Forever il balance sa guitare dans le public. Sans doute un clin d'oeil visant à promouvoir les championnats du Monde d'Athlétisme de Londres et l'épreuve du lancer de marteau qui auront lieu la semaine prochaine.

Peter Doherty - Frags (tous droits réservés)

Peter Doherty - Frags (tous droits réservés)

Sur ce concert, durant un peu plus d'une heure, Peter Doherty a vraiment su interpeller la foule. Il a tour à tour agacé, amusé, attendrit (oui moi il m'attendrit je l'aime bien Peter), ulcéré ou choqué mais au moins ça reste un vrai artiste rock 'n' roll. Un vrai pari aussi pour les programmateurs du festival qui ont misés sur ce garçon malgré les risques que comporte sa venue. C'est presque rassurant de voir quelqu'un comme lui sur scène dans un univers rock souvent hyper lisse et millimétré où chaque soir les artistes font le même concert avec les mêmes répliques au même moment sans panache ni aucune inventivité. On peut penser ce qu'on veut de Peter Doherty, mais il a le mérité de ne jamais faire deux fois le même concert d'affilé. 

Direction Grenouille ensuite pour Frustration, un des fers de lance de la scène underground française qui a la particularité d'être la première sortie discographique du mythique label Born Bad Records. Créé en 2002, le quintet parisien évolue dans un post-punk musclé qui est parfait à cette heure de la soirée. Vous pourrez même bientôt retrouver, Fabrice le chanteur du groupe, en interview sur ce site ! C'est au tour de La Femme de se retrouver sur scène. Leur concert débute par une bande son clin d'oeil aux Férias du Sud. Le groupe déboule ensuite sur scène avec son armada de claviers (quatre au total), guitare et batterie complète les instruments. Le concert débute par l'envoûtant Sphynx. Musicalement La Femme c'est pas si mal que ça surtout sur certains passages instrumentaux psychédéliques, mais dommage qu'il y ait du chant en fait parce que ça se la raconte un peu... Après je pensais vraiment que ce serait pire que ça même si je trouve le live un peu "robotique". Bizarrement lorsque l'horrible Où Va Le Monde ? pointe le bout de son nez dans le set il commence à pleuvoir... Coïncidence ? Je ne pense pas. Surtout que la pluie cesse en partie pour le titre suivant. L'un des grands moments du live reste Sur La Planche qui est un incontournable du répertoire du groupe. La fin du set plus psyché / rock est gâchée par une pluie qui redouble d'intensité. Je suis donc Antitaxi, qui clôture le set, depuis le chapiteau. 

La Femme - Frags (tous droits réservés)

La Femme - Frags (tous droits réservés)

Sous le chapiteau, la scène Tigre, ce sont les Limougeauds de 7 Weeks qui prennent le relais. C'est la caution gros son de cette édition 2017. Onze années d'existence et déjà quatre albums au compteur, le groupe joue un son sévèrement burné qui mélange grunge et stoner. On peut dire que ça fait du bien aussi d'avoir ce genre de découvertes dans un festival rock, du gros son mais qui reste tout de même accessible. 

Direction ensuite Grenouille pour voir l'ex Skip the Use Mat Bastard. Comme à son habitude, le nordiste se démène sur scène pour faire remuer son public. Il saute partout et réclame un "maximum de bordel". Ce sont les titres de son nouvel album : La Loov qui composent la première partie du set. Les extraits de ce nouvel album ne sont pas si éloignés que ça de ce qu'il faisait avec Skip the Use. Surtout au niveau du second album du groupe, plus orienté électro pop par moment comme sur More Than Friends, premier extrait - un peu insupportable - de la La Loov. Elle est bien interprétée ce soir entre deux reprises : J't'emmène au vent (Louise Attaque) et un classique du jazz des années 1930 transformé à la sauce ska punk : I've Got the World on a String. La pluie redouble d'intensité durant ce live. Les tubes de Skip the Use sont aussi au rendez-vous avec Ghost et Bastard Song avant de terminer sur Porcherie des Bérurier Noir. 

 

Mat Bastard - Frags (tous droits réservés)

Mat Bastard - Frags (tous droits réservés)

Ce fut encore un superbe weekend du côté du festival Au Pont du Rock en tout cas. Comme toujours l'accueil a été top, les bénévoles ont été tops, le festival a été top. On note aussi de vrais choix artistiques au milieu de groupes incontournables pour faire tourner un festival. Au Pont du Rock on peut prendre de vraies claques dans ce festival vraiment à taille humaine. Où l'on peut voir des groupes dans des conditions plus que confortable avec une organisation de qualité et un festival accessible à tous. Bref, Au Pont du Rock, je t'aime !

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