Au milieu des années 2000, la Grande-Bretagne amène la vague dance punk aussi appelée disco punk. Au programme des groupes jeunes (voir très jeunes) qui mêlent habilement riffs rock et rythmiques dansantes. Le quatuor Bloc Part fait parti des fers de lances du mouvement avec aussi Franz Ferdinand ou Arctic Monkeys. Après quatre albums très largement salués par la critique, un séisme arrive pendant la tournée défendant le quatrième album : Intimacy. Matt Tong (batteur) quitte le navire avant la fin de la tournée suivi par Gordon Moakes (bassiste) un peu plus tard. La jeune Louise Bartle prend maintenant place derrière les futs et Justin Harris prend la quatre cordes. Je ne vais pas vous mentir j'attendais cet album avec une certaine appréhension. Parce que oui j'aime bien Bloc Party, Silent Alarm étant d'ailleurs un des albums qui m'a réellement marqué durant mon adolescence.
Le moins qu'on puisse dire c'est qu'à entendre Hymns on est très loin du groupe que l'on a connu par le passé. Exit les riffs de guitares puissants et les rythmiques de plomb. Désormais il faudra composer avec une arrivée massive de synthétiseurs et une section rythmique moins époustouflante que par le passé. Les titres sont désormais plus orientés pop comme So Real ou My True Name, et s'oublient aussi rapidement qu'ils sont écoutés. On retrouve des riffs bien sentis sur The Good News mais vraiment pas à la hauteur des grandes années du quartet. Ce qui est gênant dans cet album c'est qu'on a surtout l'impression d'assister à la continuité des deux albums solo plutôt orienté électro pop de Kele. Comme en témoigne les deux titres ambient Fortress et Living Lux. L'hypnotique Different Drugs, basé sur la batterie et la voix, aurait pu être un des grands titres de Bloc Part mais malheureusement la tension du titre n'est pas évacuée par une explosion finale. On a l'impression qu'avec les départs de Tong et Moakes, Kele veut désormais affimer sa place de patron du groupe. Même Russell Lissack, pourtant jamais avare de parties de guitares folles semblent être un ton en dessous sur cet album.
On achève l'écoute avec une certaine déception mais il faut se dire que ça aurait pu être pire. Avec la moitié du groupe qui est Party, normal que le groupe change de style. Ce qui est regrettable c'est de voir qu'ils ne s'affirment pas et restent en Bloc derrière leur chanteur. Attendons le live pour voir si la nouvelle mouture du groupe trouvera de quoi s'affirmer... Ou pas.